Les nouvelles générations d’instruments (JWST, IRAM, ALMA, précurseurs de SKA et bientôt SKA lui-même) fournissent, et fourniront, des données spectroscopiques plus nombreuses mais aussi de plus en plus riches. Grâce à la sensibilité de ces instruments, plus de 300 molécules ont été détectées à ce jour dans le milieu interstellaire et les enveloppes circumstellaires (https://cdms.astro.uni-koeln.de/classic/molecules) dont des espèces particulièrement complexes (C12H8, HCCCH2CCH, …). Les relevés spectroscopiquement profonds comme QUIJOTE dans TMC1 démontrent qu’en intégrant longtemps avec une bonne résolution spectrale, on peut faire ressortir des centaines de raies moléculaires qui tracent une richesse moléculaire insoupçonnée. En parallèle, notre connaissance de la complexité chimique existante des enveloppes cométaires et atmosphère planétaire devient de plus en plus grande, grâce aux relevés spectraux fournis par les nouvelles générations d’instruments mais aussi par des relevés in situ puisque ces objets sont accessibles via des missions spatiales. La mesure de l’abondance de ces molécules, de leur fractionnement isotopique et de leurs états d’excitation constitue des diagnostics très puissants pour remonter aux mécanismes physiques en jeu ainsi qu’à l’histoire des régions et objets observés. Cela permet in fine, de comprendre la formation stellaire et planétaire depuis les structures filamentaires du MIS jusqu’aux systèmes (exo)planétaires, voire la composition des atmosphères des exoplanètes. De plus, l’étude des molécules complexes ou de molécules clés comme H2O tant dans les cœurs pré-stellaires que dans les atmosphères des comètes apporte des informations précieuses sur l’origine de la vie dans l’univers. Avec plus de 70 molécules désormais détectées en dehors de notre Galaxie, l’exploitation de traceurs moléculaires autres que H2, HD, CO, devient un moyen incontournable de comprendre la physique des galaxies et du gaz à grand redshift.